News du 14/01/16
- On 14 janvier 2016
Le Nouvel Economiste : « Fonds en euros, toutes les bonnes choses ont une fin »
Liza Kroh – 14 Janvier
Bien que plébiscité par la majorité des épargnants, le fonds euros clôt progressivement ses belles années. Avec un rendement autour de 2,25 % pour l’année 2015 – un taux en chute depuis quelques années – le produit d’assurance-vie préféré des Français n’est plus aussi attractif qu’il y a 40 ans. Les sociétés d’assurances doivent diversifier et innover leurs offres, quitte à prendre plus de risques… et à tester de nouveaux produits encore inconnus dans leur efficacité à moyen et long terme.
«Les supports en euros des contrats d’assurance-vie garantissent un taux minimum de revalorisation (éventuellement nul). Pour atteindre leur garantie, les assureurs achètent des titres d’obligations d’une durée de 8 ou 10 ans. Les principes comptables de l’assurance permettent à l’assureur de lisser la performance des obligations sur toute la durée de détention, sans prise en compte des fluctuations de taux d’intérêt. Ainsi, dans un contexte de baisse des taux d’intérêt, ils peuvent répartir leurs gains dans le temps et bénéficier pendant plusieurs années des taux obligataires des années précédentes», analyse Arnaud Cohen, partner chez Forsides. C’est ce que nous avons observé au cours des dernières décennies, mais la situation pourrait changer.
«Quand les taux baissent, il y a une forte inertie favorable. Si demain, ils étaient amenés à remonter, les assureurs resteraient à la traîne. Ils serviraient, par exemple, un taux à 2,5 %, même avec des taux de 5 %. Dans tous les cas, la sur-rentabilité actuelle du support en euros va s’épuiser dans le temps car c’est uniquement le résultat de la baisse des taux d’intérêt des dernières années. Aujourd’hui, les taux d’intérêt ne peuvent plus baisser dans les mêmes proportions. Cette sur-rentabilité profite pour l’instant aux deux parties, mais elle va s’épuiser dans le temps», précise Arnaud Cohen.
L’euro-croissance est dans les cartons depuis 2012, mentionné notamment dans le rapport Gallois sur la compétitivité française. Le gouvernement y voit un bon moyen pour soutenir l’activité économique du pays, avec pour vue le financement des PME. Officiellement commercialisé en 2014, il reste pourtant très peu proposé dans les contrats des sociétés d’assurances. «En l’absence de sur-rentabilité du support en euros, l’euro-croissance peut permettre à l’assureur d’avoir une allocation d’actifs plus dynamique, et ainsi maximiser la performance à terme pour l’assuré, en contrepartie de la suppression de la garantie à chaque instant» explique Arnaud Cohen, partner chez Forsides.